Le bio au Japon : un marché en pleine expansion et une opportunité pour les entreprises françaises
- GO TO JAPAN
- 10 mars
- 4 min de lecture

L’agriculture biologique connaît une montée en puissance au Japon. Face aux défis environnementaux et aux évolutions des habitudes de consommation, ce secteur offre des perspectives intéressantes pour les entreprises françaises souhaitant s’y implanter.

L’agriculture biologique au Japon
Définition et réglementation du bio au Japon
Le Japon adopte une approche rigoureuse pour définir et certifier l'agriculture biologique. La norme JAS Bio (Japanese Agricultural Standards for Organic Products) encadre la production et la commercialisation des produits biologiques. Seuls les producteurs certifiés peuvent utiliser l’appellation « bio » ou « organique » sur leurs emballages.
Les critères du label JAS incluent :
L'absence d'utilisation de pesticides et d'engrais chimiques de synthèse pendant au moins deux ans avant la plantation.
L'interdiction des OGM.
La mise en place de mesures pour éviter la contamination par des produits non biologiques.
La part de l’agriculture biologique dans l’agriculture japonaise
L’agriculture biologique reste marginale au Japon, avec environ 63.000 hectares de terres agricoles certifiées bio en 2023, représentant seulement 2,4 % des terres agricoles du pays. Toutefois, le gouvernement vise une augmentation significative pour atteindre 100.000 hectares d’ici 2050, dans le cadre de la stratégie "Green Food System".
L’expansion du bio est freinée par plusieurs facteurs :
Le morcellement des terres agricoles, limitant les surfaces cultivables et la rentabilité des exploitations.
Le vieillissement des agriculteurs, la moyenne d’âge étant de 67 ans.
La difficulté d’obtention de la certification JAS, qui est un processus long et coûteux.
Le marché des produits biologiques au Japon
Taille et croissance du marché bio
Le marché des produits biologiques au Japon connaît une progression constante. Son chiffre d’affaires a atteint 2.240 milliards de yens (environ 14 milliards d’euros) en 2022, contre 1.850 milliards de yens en 2017.
La consommation de produits biologiques reste cependant bien inférieure à celle de pays comme l'Allemagne ou la France, où la part du bio est plus élevée. En termes de dépense annuelle par habitant en produits bio, le Japon se situe loin derrière des pays européens comme le Danemark ou la Suisse.

Profil des consommateurs japonais
Les Japonais sont de plus en plus sensibles à l’impact environnemental et sanitaire des aliments qu’ils consomment. Selon une enquête réalisée en 2022 :
32,6 % des consommateurs japonais achètent du bio au moins une fois par semaine.
85,6 % considèrent les produits bio comme meilleurs pour la santé.
84,7 % estiment que ces produits sont trop chers.
Le principal frein au développement du bio reste son prix élevé, dû aux coûts de production et aux contraintes de certification.
Les produits bio les plus populaires
Les produits biologiques les plus achetés par les consommateurs japonais sont :
Les légumes bio (50,1 % des achats)
Le tofu bio (32,2 %)
Le natto (soja fermenté) bio (32,1 %)
D’autres produits comme le miso, le riz bio et le thé vert bio connaissent également une demande croissante.

Les circuits de distribution du bio
Les produits biologiques sont principalement achetés :
Dans les supermarchés classiques (86 % des consommateurs)
Via les coopératives et services de livraison bio (27,4 %)
Dans les magasins spécialisés et marchés fermiers (23 %)
L’essor du commerce en ligne facilite aussi l’accès aux produits bio, notamment via des plateformes comme Rakuten ou Amazon Japon.

Opportunités pour les entreprises françaises
Pourquoi le marché japonais est attractif ?
Le Japon présente plusieurs opportunités pour les entreprises françaises du secteur bio :
Une forte demande pour des produits bio et premium : Les consommateurs japonais sont prêts à payer plus cher pour des produits bio et importés.
Un attrait pour les produits français : Le « Made in France » est un gage de qualité pour de nombreux Japonais, notamment dans les secteurs du vin, des produits laitiers et de la boulangerie.
Un cadre réglementaire clair : Malgré la certification JAS obligatoire, l’environnement réglementaire est bien défini, ce qui permet une entrée sur le marché structurée.
Quels produits français pourraient réussir ?
Les catégories les plus prometteuses pour les exportateurs français sont :
Le vin bio : L’engouement pour le vin français, notamment naturel et biodynamique, ne cesse de croître au Japon.
Les produits laitiers bio : Le fromage, le beurre et le yaourt bio français sont très appréciés des consommateurs japonais.
Les huiles d’olive et autres huiles végétales bio : De plus en plus utilisées dans la cuisine japonaise moderne.
Les farines et pains bio : La boulangerie française est très populaire au Japon.
Les cosmétiques bio : Le marché de la beauté bio est en plein essor.
Stratégies d’implantation sur le marché japonais
Pour réussir au Japon, il est conseillé aux entreprises françaises :
D’obtenir la certification JAS pour les produits bio exportés.
De collaborer avec des distributeurs spécialisés en bio (ex. Natural House, Bio c’ Bon Japon).
D’utiliser le e-commerce et les services de livraison à domicile pour atteindre les consommateurs urbains.
De participer aux salons professionnels, comme BioFach Japan ou Foodex Japan, pour rencontrer des partenaires locaux.
Perspectives d’avenir
Le Japon ambitionne de tripler ses surfaces agricoles biologiques d’ici 2050. Cette transition pourrait être accélérée par des politiques incitatives et un soutien accru aux agriculteurs.
Cependant, des défis persistent :
Le coût élevé du bio pour les consommateurs et les producteurs.
Le manque de formation et d’accompagnement des agriculteurs vers la conversion bio.
Une sensibilisation encore limitée du grand public aux bénéfices environnementaux du bio.
L’implication de grands groupes et de startups dans le secteur pourrait favoriser l’émergence de nouvelles solutions pour surmonter ces défis.
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